30 octobre 2006
Liturgie
L’Église de France est traversée depuis quelques semaines par une inquiétude. L’imminence de la publication d’un motu proprio du pape Benoît XVI sur la liturgie préconciliaire a réveillé des disputes que l’on croyait éteintes. De quoi s’agit-il ? Il est difficile de répondre clairement à cette question tant que nous n’avons pas sous les yeux ce que le Pape va déclarer aux fidèles et à leurs pasteurs. Toutes les spéculations sont permises : rétablissement du rite dit de Pie V à égalité avec le rite issu de la réforme liturgique du second concile du Vatican, ou autorisation plus large pour permettre aux fidèles traditionalistes ou intégristes de célébrer en communion avec l’Église universelle. Pour y voir plus clair, il est nécessaire d’attendre. Mais attendre ne signifie pas encourager une démission de l’intelligence ou favoriser une nonchalance de la réflexion. Vu les enjeux, chacun doit paisiblement apporter sa contribution…
Pour un disciple de saint Augustin, la communion est le cœur de la mission ecclésiale : une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père. L’Église dans ses rites contribue à construire le corps du Christ où la diversité des membres n’est pas un obstacle à l’unité. Faut-il accepter qu’une fraction de fidèles se désolidarisent pour pouvoir célébrer dans un rite particulier ?
Il y a déjà au sein de l’Église catholique une variété de rites. Nous-mêmes, assomptionnistes, avons la possibilité de célébrer dans le rite oriental si les besoins de la mission le justifient. Il s’agit comme le demandait l’apôtre Paul, d’être Grecs avec les Grecs… Mais, aujourd’hui, célébrer avec le rite de saint Pie V est-ce devenir « traditionaliste avec les traditionalistes ? »
J’invite chacun à réfléchir à la portée ecclésiologique de notre façon de célébrer. L’eucharistie n’est pas affaire de dévotion ou de sensibilité spirituelle, elle est célébration de la présence de Dieu dans le monde pour son salut. En cela, notre façon de célébrer doit nous faire dépasser les divisions idéologiques pour construire l’unité.
En attendant, contribuons à la paix en gardant la tête froide et en faisant travailler nos intelligences.
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